La principale différence entre un roi et un empereur réside dans leur position et leur pouvoir politique. Un roi est généralement le chef d’État d’un royaume, qui a hérité d’une lignée. C’est une voie royale. Les pouvoirs d’un roi peuvent varier considérablement selon les pays et les époques, mais dans la plupart des cas, ils sont limités par une constitution ou des lois. Traditionnellement au tarot de Marseille, l’arcane N°IIII est représentatif de l’empereur. Il domine dans tous les secteurs avec l’impératrice. Ils forment un tandem en se regardant, l’un l’autre. L’empereur est représenté semi-assis, semi-debout, selon notre vision sur une chaise haute, montrant un caractère dynamique et tournait vers la gauche en direction de l’impératrice. À la différence des autres arcanes du tarot de Marseille, tel que le roy d’épées, le roy de coupes, le roy de bâtons et le roy de deniers, qui forment un ensemble de roys confortablement assis. L’empereur, tenant son orbe, nous rappelle son pouvoir, sa dominance sur le monde qu’il dirige dans l’ensemble des domaines, et de la société qu’il souhaite. Contrairement à l’oracle de Marseille, l’empereur est traditionnellement le dirigeant d’un empire, un État qui contrôle plusieurs nations ou peuples différents. Les empereurs sont souvent des conquérants ou des souverains qui ont étendu leur pouvoir sur des territoires éloignés, souvent en utilisant la force militaire. Les empereurs ont traditionnellement un pouvoir absolu et illimité, bien qu’ils puissent également être régis par des lois et des traditions.
Le roy, figure de puissance et d’autorité, donne un cap, une direction. Détenant en sa main gauche, main côté cœur, l’œuf de la reyne, il s’apprête à découvrir de nouveaux horizons. Son destrier, portant un harnais avec en son centre un cœur, suit le chemin de l’amour. Cette voie du cœur nous est offerte avec un clin d’œil symbolique et alchimique, sur le sens de notre quête introduit par l’œuf philosophal. Le roy détient l’œuf, mais ne le regarde pas. Il le touche, mais ne le sent point. Il le détient à son insu. La voie est ouverte. Mais qui est cet oiseau, cette colombe apportant une clé ? La clé de quoi ? Quand on est roy, toutes les portes nous sont ouvertes. Serait-ce un langage que l’oiseau tend à nous transmettre ? Le roy est seul au monde. Le roy semble être à la recherche de son royaume, guider par sa monture sur la voie du cœur. Attraper la clé serait la clé du succès. À l’image de la reyne, le roy de l’oracle de Marseille est ici un roy sans trône, donc sans royaume. Il paraît fuir la matérialité du monde qu’il gouverne. Il marque sa différence, car il est dans une quête bien différente que celles des origines du jeu du tarot de Marseille. Ici, le roy n’est pas posé, il est actif et emmené dans une chevauchée royale, une cavalcade.
Le roy est une forme de repère, car quand tout va mal, on se retourne vers lui afin qu’il puisse gérer la situation. Le roy est toujours entouré de sa cour, de ses valets et de ces fous. Dans l’oracle de Marseille, rien de tel, le roy fuit ce monde, fait d’entregents, de passe-droits et d’avantages futiles. Selon un ancien proverbe français, « à la cour, chacun y est pour soi ». Le roy ne doit pas être à l’image du roi Ubu, contraint à quitter son royaume, dépossédé de son argent par la manipulation de la reyne. L’influence de la reyne joue un grand rôle dans l’avenir du royaume. Le roy recherche toujours une descendance à son royaume. Il est alors père de nombreux enfants. Le père est avant tout un repère. Loin d’une vision machiste, le père ou le côté masculin de celui qui incarne ce rôle doit être un moteur. Comme tout moteur, il a des chevaux. Le cheval pour être guidé a besoin d’un cavalier, symboliser par le père. Protecteur, il nous guide sur la voie de notre cœur. Un père égaré, perdu, amène une instabilité qui déstabilise ceux qui sont sous sa protection. Ainsi, si le père est Roy en son royaume, il n’y aura pas péril en sa demeure. Le père doit être loyal envers ses protégés, c’est une vertu essentielle. Déloyal, il mènera le royaume à sa perte et à la banqueroute. La phrase de Luis Vas de Camoens illustre nos propos, « un roi faible affaiblit le peuple le plus fort ». Le père et la mère forment un duo animus, anima, que nous portons chacun en nous. Ce duo apporte un cap essentiel à notre construction psychologique, faisant de ce couple alchimique un être construit émotionnellement avec un meilleur rapport au monde.
En somme, la différence clé entre un roi et un empereur réside dans le fait que le roi règne sur un royaume, tandis que l’empereur dirige un empire. Leurs façons de diriger peuvent être similaire ou totalement différente. La colombe, symbole de paix et de liberté, amène la clé d’un royaume inconnu que recherche le roy. Voudrait-il devenir empereur ? Chevauchant avec son destrier les contrées de son royaume, la voie du cœur lui a été tracée. Nous finirons notre réflexion sur cette voie qui nous est ouverte, cette voie royale. L’oracle de Marseille nous invite à découvrir les mystères et les richesses de notre royaume intérieur, en quête de notre œuf philosophale. Au royaume des aveugles, le borgne est roi, alors cherchons la lumière.
Fuite
Quête d’un royaume inexploré
Perte de maîtrise
Révolution
Chevaucher vers son but
Aventurier
Puissance
Autorité
Motivation
Responsabilité
Figure paternelle
Belliqueux
Changer de voie
Clef
Repère
Régner