“When prudence is everywhere, courage is nowhere.”
L’arcane de la prudence met en scène 2 personnages symbolisant la vie et la mort. L’image centrale nous propose un futur envisagé. « Lire le présent et comprendre l’avenir ». Prudence ou négligence, tel est le conflit que porte cet arcane de la prudence. La prudence est une attitude d’esprit d’une personne qui s’applique à éviter les erreurs et les malheurs possibles. Cette prudence est en lien direct avec nos peurs profondes. Ces peurs sont parfois réelles et fondées, et parfois basés sur des croyances limitantes, des absurdités. Cette prudence revêt alors 2 faces. La première face permet de dépasser ses peurs. La seconde face bloque la personne dans ses peurs de manière légitime ou non. La prudence est liée à la peur de la mort et du temps qui passe. Le squelette tient un miroir renvoyant le reflet de la personne en face de lui. Cependant, le reflet sur le miroir fait apparaître l’image d’un homme plus vieux et le lapin apposé sur son épaule n’est pas présent. Ou est-il ? est-il mort ? Ou est-il une allégorie de l’illusion ? Le miroir ne reflète pas la vérité de ce que l’homme vit. Le miroir donne une perception faussée de la réalité. On peut se convaincre de toutes choses devant un miroir, que nous sommes intelligents et beau, comme de l’inverse, mais cela ne change pas la réalité physique.
Le lapin blanc présent dans cet arcane nous a-t-il donné une voie ? ou nous a-t-il guidé jusqu’ici ? Le chemin du lapin blanc fait allusion au roman « Alice aux pays des merveilles » écrit par Lewis Carroll. Lewis Carroll a également écrit la suite de ce roman intitulé « de l’autre côté du miroir ». Traverser le miroir, c’est aller au-delà des apparences. C’est une autre réalité. Regarder le miroir, ce n’est pas traverser le miroir. Le miroir reflète une image de la réalité et non la réalité elle-même, tel l’adage « le miroir aux alouettes ». Regarder attentivement le miroir, au-delà des premières impressions, c’est s’observer, se jauger, s’accepter. Ne pas pouvoir se regarder dans un miroir, c’est fuir une réalité, c’est refouler ce que nous sommes. « Miroir, miroir, suis-je la plus belle ? » est une célèbre phrase de neige blanche et les sept nains. La réponse du miroir peut être fatale. Le miroir nous invite à la prudence quant au jugement des apparences de notre réalité. Juger « oui », mais avec prudence. Les apparences sont parfois trompeuses, et l’habit ne fait pas le moine.
La prévoyance de certains événements nous évite d’être empêtré une fois la situation présente. Les fameux termes, « je te l’avais dit… » ou encore « tu aurais dû m’écouter… » y sont souvent associés. L’imprudent a plusieurs visages, il peut être négligent, méconnaissant, fou ou d’une grande naïveté des problèmes qu’il pourrait rencontrer. La prudence fait aussi appel à la confiance dans certains cas. La prudence et le manque de confiance amènent à des phrases absurdes comme « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Si nous avons confiance, le contrôle n’est pas nécessaire. Contrôler, c’est s’assurer de ce qui a été fait. Mais si on fait confiance, on n’a plus besoin de contrôler. C’est un adage de l’absurde qui dit tout est son contraire. Nous ne sommes jamais assez prudents, n’est-ce pas ! Trop de prudence mène parfois à l’immobilisme. Quand on est figé, plus rien n’interagit, c’est un mouvement contre-nature. La vie est bohème, et la bohème est en mouvement. Une machine bloquée est une machine cassée. Une machine bloquée, c’est l’emballement assuré lors du déblocage. C’est comme un barrage où l’on relâche l’eau. La prudence ne doit pas nous amener à l’immobilisme, sans quoi nous basculerions dans l’arcane de la peur qui représente une femme recroquevillée, immobile, tête baissée, qui n’ose plus observer le monde qui l’entoure.
Inaction
Immobilisme
Croyances
Ravage du temps
Impermanence
Justesse
Discernement
Conscience
Réfléchit
Intuition
Lucidité
Peur
Amour non révélé
Sourire à la vie
Apparence trompeuse
Vérité
Briser le miroir
Illusions
